Combinatoire - Corrigé du contrôle du 20 octobre 2017 ===================================================== (1) Il faut suivre l'indication !! Si les n jours de permanence de quelqu'un doivent être consécutifs, ils forment alors une période (ou un "bloc") unique long de n jours; si ces n jours peuvent être pris indépendemment l'un de l'autre, ils forment alors n périodes (ou "blocs") de 1 jour chacune. Les périodes de chacun ne sont pas ordonnées entre elles, elle forment donc une combinaison; si on a attribué les périodes de quelqu'un, le choix des périodes pour le suivant se fait parmi les jours restants, et non pas le nombre total. Donc si A fait x périodes, B fait y périodes et C fait z périodes, le nombre de plannings est: (x parmi x+y+z) * (y parmi y+z) * (z parmi z) = (x parmi x+y+z) * (y parmi y+z) puisque (z parmi z) = 1. En permutant l'ordre de A,B,C pour les choix, on obtient des formules équivalentes avec une permutation de x,y,z. En fait c'est le coefficient trinomial: (x;y;z dans x+y+z) = (x+y+z)!/x!y!z! (i) A 3 périodes, B 2 périodes, C 2 périodes. Donc: (3 parmi 7) * (2 parmi 4) = (3;2;2 dans 7) = 7!/3!2!2! (ii) A 1 période, B 2 périodes, C 2 périodes. Donc: (1 parmi 5) * (2 parmi 4) = (1;2;2 dans 5) = 5!/1!2!2! (iii) A 1 période, B 1 période, C 2 périodes. Donc: (1 parmi 4) * (1 parmi 3) = (1;1;2 dans 4) = 4!/1!1!2! Il est aussi possible de compter, pour chaque emplacement possible de la période de 3 jours de A dans les 7 jours, le nombre de possibilités pour placer la période de 2 jours de B, et en additionnant on obtient 12. (iv) A 1 période, B 1 période, C 1 période. Donc: (1 parmi 3) * (1 parmi 2) = (1;1;1 dans 3) = 3!/1!1!1! On peut aussi remarquer qu'un planning est une permutation de la suite des 3 périodes respectives de A, B et C, donc ça fait 3! permutations. (2) Il s'agit en fait du problème du damier, où f donne la couleur des cases et R U R^{-1} la relation d'adjacence horizontale ou verticale entre les cases. (i) On a (a,b) R^2 (x,y) ssi on a (u,v) avec (a,b) R (u,v) R (x,y). Combinant deux +1 sur l'une ou l'autre coordonnée, cela donne 3 possibilités: (x,y) = (a+2,b) ou (a+1,b+1) ou (a,b+2). Comme R^{-2} est la relation inverse de R^2, (a,b) R^{-2} (x,y) donne 3 possibilités: (x,y) = (a-2,b) ou (a-1,b-1) ou (a,b-2). (ii) Pour (a,b) R (x,y) on a x+y = a+b+1, donc modulo 2 on obtient f(x,y) congru à f(a,b)+1, en d'autres termes, f(x,y) est le complément booléen de f(a,b). Pour (a,b) R^2 (x,y), f(x,y) est le complément booléen du complément booléen de f(a,b), donc f(x,y) = f(a,b); sinon, on a x+y = a+b+2, congru à a+b modulo 2, d'où f(x,y) = f(a,b). (iii) Soit S la relation "a la même valeur par f que", c.-à-d. (a,b) S (x,y) ssi f(a,b) = f(x,y). C'est bien sûr une relation d'équivalence, et par (ii) elle contient R^2. Donc S contient la relation d'équivalence engendrée par R^2. Pour montrer que les deux sont égales, il suffit de voir que S est engendrée par itération de R^2 et R^{-2}. Soient (a,b) et (c,d) avec f(a,b) = f(c,d). Si c >= a, on a c = a+n pour un naturel n, et alors (a,b) R^2 (a+1,b+1) R^2 ... R^2 (a+n,b+n), donc pour e=b+n, on a (a,b) R^{2n} (c,e). Si c =< a, on a c = a-n pour un naturel n, et alors (a,b) R^{-2} (a-1,b-1) R^{-2} ... R^{-2} (a-n,b-n), donc pour e=b-n, on a (a,b) R^{-2n} (c,e). Dans les deux cas, on a f(c,e) = f(a,b) = f(c,d), donc c+e est congru modulo 2 à c+d, c.-à-d. d et e ont la même parité. Si d >= e, on a d = e+2m pour un naturel m, et alors (c,e) R^2 (c,e+2) R^2 ... R^2 (c,e+2m), donc (c,e) R^{2m} (c,d). Si d =< e, on a d = e-2m pour un naturel m, et alors (c,e) R^{-2} (c,e-2) R^{-2} ... R^{-2} (c,e-2m), donc (c,e) R^{-2m} (c,d). On a ainsi prouvé que (a,b) est relié à (c,d) par une succession de relations R^2 ou R^{-2}, donc ils sont reliés par la relation d'équivalence engendrée par R^2. L'argument est illustré ci-dessous, le point P est relié aux points V et W par une succession de relations R^2 ou R^{-2}: --------------x-- -------------x--- ------------x-x-- -----------x----- ----V-----x---W-- ---------x------- ----x---P-------- -------x--------- ----x-x---------- -----x----------- ----x------------ Les classes d'équivalence de "a la même valeur de f que" sont les deux sous-ensembles de couples d'entiers, celui des couples (a,b) avec a+b pair, puis celui des couples (a,b) avec a+b impair: les cases noires et les cases blanches du damier! (3) (i) f et g sont bijectives: f o (g o f) = Id est surjective, donc f est surjective; (f o g) o f = Id est injective, donc f est injective; g o (f o g) = Id est surjective, donc g est surjective; (g o f) o g = Id est injective, donc g est injective. (ii) f = g. Voici 4 preuves: 1. f o (g o f) = (g o f) o g = Id, donc (g o f) a un inverse à gauche f et un inverse à droite g; or les inverses à gauche et à droite, s'ils existent tous deux, sont égaux (vu en TD). 2. g o (f o g) = (f o g) o f = Id, donc (f o g) a un inverse à gauche g et un inverse à droite f; or les inverses à gauche et à droite, s'ils existent tous deux, sont égaux (vu en TD). 3. Calcul de g o f o g o f: g o (f o g o f) = g o Id = g et (g o f o g) o f = Id o f = f, donc f = g. 4. Calcul de f o g o f o g: f o (g o f o g) = f o Id = f et (f o g o f) o g = Id o g = g, donc g = f. On ne peut rien dire de plus, à part que f^3 = g^3 = Id; par exemple f = g = rotation d'un tiers de tour dans le plan.