COMBINATOIRE CORRIGÉ DU DEVOIR DE JANVIER 2006 (1) Soit S la relation d'équivalence engendrée par R. Donc pour A, B dans P(E), A R B implique A S B. Comme S est réflexive, on a aussi A S A. Donc S contient la relation T = R U id, la réunion de R et de l'identité, définie par A T B SSI A = B ou A R B (c.-à-d. B = E\A). T suffit-il pour donner tout S ? Il suffit de montrer que T est une relation d'équivalence. En effet, comme T contient R, elle contiendra la plus petite relation d'équivalence contenant R, c.-à-d. la relation d'équivalence engendrée par R, à savoir S ; mais S contient T, on en déduit ainsi que S = T. Montrons que T est une relation d'équivalence. Elle est réflexive : pour A dans P(E), A = A, donc A T A. Elle est aussi symétrique : pour A, B dans P(E), si A T B, alors A = B ou B = E\A, donc B = A ou A = E\B, ainsi B T A. Elle est transitive : pour A, B, C dans P(E), si A T B et B T C, on a : A = B et B = C, donc A = C, ou A = B et C = E\B, donc C = E\A, ou B = E\A et B = C, donc C = E\A, ou B = E\A et C = E\B, donc A = C, ce qui donne A T B dans chaque cas. (2) (i) On définit f : P(E,p) -> P(E\{p}) : X |-> X \ {p}, et g : P(E\{p}) -> P(E,p) : Y |-> Y U {p}. On vérifie que pour X dans P(E,p) (partie de E contenant p) on a g(f(X)) = (X \ {p}) U {p} = X et que pour Y dans P(E\{p}) on a f(g(Y)) = (Y U {p}) \ {p} = Y. Donc g o f est l'identité sur P(E,p) et f o g est l'identité sur P(E\{p}), ainsi f est une bijection et g est la bijection inverse (cf. TD 1). (ii) Pour X dans P(E,p) et Y dans P(E\{p}) avec f(X) = Y et g(Y) = X, on a card(X) = card(Y) + 1, donc les cardinaux de X et Y sont de parités opposées. On a ainsi les bijections : dans P(E,p), de dans P(E\{p}), de cardinal pair <--------> cardinal impair g f dans P(E,p), de <--------> dans P(E\{p}), de cardinal impair cardinal pair Comme P(E) est partitionné en deux par P(E,p) et P(E\{p}) (toute partie de E, soit contient p, soit ne le contient pas), on obtient ainsi la bijection h : P_P(E) -> P_I(E) : X |-> f(X) = X \ {p} si p appartient à X, X |-> g(X) = X U {p} si p n'appartient pas à X. En fait, h est l'application X |-> X Delta {p}, où Delta est la différence symétrique (A Delta B = (A\B) U (B\A)), et la bijection inverse P_I(E) -> P_P(E) prend la même forme X |-> X Delta {p}. (iii) card(P(E)) = 2^n et P(E) est la reunion des deux ensembles disjoints P_P(E) et P_I(E), donc 2^n = card(P_P(E)) + card(P_I(E)). Comme il y a une bijection entre P_P(E) et P_I(E), card(P_P(E)) = card(P_I(E)). Aussi card(P_P(E)) = 2^(n-1). (3) (i) Les conditions nécessaires et suffisantes pour que f soit idempotente (f o f = f) et Im(f) = S sont : C1 : pour x dans S, f(x) = x ; C2 : pour x dans E\S, f(x) est dans S . Nécessaires : Supposons que f soit idempotente et Im(f) = S. Pour x dans S = Im(f), il existe z dans E tel que f(z) = x ; alors on a f(x) = f(f(z)) = f(z) = x, donc C1. Pour x dans E\S, on a f(x) dans Im(f) = S, donc C2. Suffisantes : Supposons C1 et C2 vérifiées. Pour tout x dans E, soit x appartient à S et f(x) = x dans S (par C1), soit x appartient à E\S et f(x) est dans S (par C2), donc de toute manière f(x) appartient à S, c.-à-d. Im(f) est inclus dans S. Mais pour x dans S, f(x) = x, donc x appartient à Im(f), c.-à-d. S est inclus dans Im(f). On a ainsi Im(f) = S, puisque les deux sont inclus l'un dans l'autre. Pour tout x dans E, comme f(x) appartient à Im(f) = S, par C1 on a f(f(x)) = f(x), donc f est idempotente. (ii) Il faut compter les applications f : E -> E vérifiant C1 et C2. Pour x dans S, f(x) = x, donc le choix de f(x) est unique. Pour x dans E\S, f(x) est n'importe quel élément S, ce qui donne s choix. Comme card(E\S) = n-s, on a en tout s^(n-s) choix. Vu d'une autre manière, une application f : E -> E vérifiant C1 et C2 est uniquement déterminée par sa restriction à E\S, qui est alors n'importe quelle application E\S -> S, le nombre de telles applications étant card(S)^card(E\S) = s^(n-s). (iii) On suppose n>0. Pour toute application f : E -> E, Im(f) est non-vide, donc card(Im(f)) est compris entre 1 et n. Pour chaque s = 1, ..., n, le nombre de choix de S avec card(S) = s est le coefficient binomial de s dans n. Donc par (ii), le nombre total d'applications idempotentes E -> E est : n --- \ /n\ (n-s) / \s/ s . --- s=1 (Si on avait n=0, ce nombre serait 1).